Origine
EmelinKort est le premier nom conservé dans les archives.
En 1090 on retrouve aussi l'orthographe Hameloncourt et Hamelencurt en 1106 puis Hamelaincourt.
Son nom a une origine mérovingienne et était également connu des romains, qui lui accordèrent la syllabe 'court' dérivée du latin curtis, désignant jardin comme lieu de fourniture alimentaire des quatre saisons.
Géographie
A une altitude moyenne de 106 mètres, (de 115 à 95 m) le plateau est drainé au Nord par le petit Cojeul naissant dans les talwegs de Courcelles et Moyenneville, et qui rejoint le Cojeul à Boiry Becquerelle, et à l'est par le fond des vingt, versant de la vallée potel.
En son centre, à 50 mètres sous terre, circulent d'Ouest en Est des courants d'eau douce stockée dans ses strates calcaires turoniennes..
En couche superficielle, la roche est à dominante limono argileuse qui en donne un caractère perméable à capacité hydraulique modérée pouvant être décevante pour les besoin d'été.
En 2016, son climat se caractérise par 542 mm de précipitation et 749 heures d'ensoleillement . Le record de chaleur est de 28.5 ° et la vitesse du vent maximum de 108 km/h.
La limite Est de son territoire est bordée par la route départementale D917 reliant Arras et Bapaume.
A l'Ouest la compagnie des chemins de fer du Nord implante la voie ferrée qui relie Paris, Amiens, Arras et Lille. Sa mise en service date de 1846.
Une gare située à 2 kilomètres du centre dessert voyageurs et fret.
Localisation
Hamelincourt (261 habitants en 2013) se situe à 12 kilomètres au Sud de l'agglomération arrageoise, entouré de six communes rurales de même taille. A une altitude comprise entre 85 mètres et 115 mètres et son territoire s’étend sur 6,4km².
Démographie
Le village comptait 93 ménages répartis dans 85 habitations en 1955 contre 123 en 1900. Son plus gros effectif de population atteignit 526 habitants en 1866, avec le travail de manufacture locale existant.
Année | 1800 | 1831 | 1866 | 1906 | 1921 | 1936 |
Habitants | 369 | 476 | 526 | 393 | 263 | 317 |
Année | 1946 | 1962 | 1990 | 2000 | 2010 | 2016 |
Habitants | 315 | 257 | 198 | 249 | 261 | 269 |
Urbanisme
Un bourg qui reste groupé avec peu de dents creuses. Il s'étend essentiellement sur trois voies de circulation principale, qui relient Courcelles, Boyelles et Boisleux au mont.
Les logements courants sont d'anciens corps de ferme avec un habitat construit perpendiculairement aux xes de déplacement, en forme des longères de plein pied, et jouxtant des écuries anciennes ou garage dans leur prolongement.
Peu de puits subsistent.
A la périphérie sud se trouve le cimetière déplacé depuis la place centrale.
Au centre une place bordée d'arbres, où se pratiquent les événements festifs et une église reconstruite. Son clocher fut autrefois surmonté d'un sémaphore, relai de la première ligne de télégraphe visuel codé, du réseau de Chappe.
Au centre-ouest se situe la mairie et sa salle d'activité. Derrière elle se tient l'école et ses terrains de jeux, avec ses salles de classe et son récent espace multimédia agencé pour le RPI et les associations,
A noter des tronçons de tour de ville, au trait vert de l'image, une halte du chemin de grande randonnée GR 145 tronçon Arras-Bapaume et de la Via Francigena reliant Canturbery à Rome par notre chemin "des bures".
Architectures courantes
Entièrement reconstruits dans la période 1920-1926, les édifices, habitations et corps de ferme sont généralement composé de briques. Des modénatures simples alternées de briques blanches ou saillantes fleurissent les parois. Des baies à voûte arquée en brique ou à clé de voûte en pierre alternent d'un logement à l'autre.
Leurs toitures sont couvertes de tuiles mécaniques souvent avec coyaux.
Quelques maisons de caractères à plusieurs niveaux sont couvertes d'ardoises.
Au centre du bourg, un grand corps de ferme s'érige, avec deux porches couverts et les toitures en ardoise naturelle ou fibrée.
Les toits de chaumes et murs de torchis d'avant guerre sont tous disparus. Il reste néanmoins trois maisons dites provisoires.
Récemment des maisons se sont implantées aux extrémités des axes principaux et également dans les dents creuses ou en vis à vis notamment dans l'impasse de la citadelle.
Les nouvelles constructions agricoles sont généralement des hangars métalliques de stockage de pommes de terre ou de matériel, éloignés des axes dont un à l'écart du village.
On ne retrouve pas le château, ni sa ferme, pas non plus le grand pavillon. Les ruines du dernier moulin ont été enfouies lors des travaux connexes au cours du remembrement.
Economie
Les bars et magasins d'alimentation et autres établissements de service n'existent plus.
Se sont récemment établis, trois ateliers d'artisanat et une librairie d'ouvrages de collection.
De 21 en 1966, il reste 6 exploitations agricoles en activité dont deux pratiquent l'élevage bovin et une pépinière.
Au fil du temps : Des Gouvernances successives
Baronnie de l'abbaye de saint Vaast, elle passe successivement vers 1400 aux Barbencon, Ghistelles-Douvrin, Haynin, aux Boucquel et de Brandt de Galametz vers 1800
Après avoir appartenu aux comtes de Flandres et d'Artois depuis 1180, puis successivement aux rois de France jusqu'en 1237, la commune revient de nouveau aux comtes de Flandre et d'Artois jusqu'en 1384.
Plus d'un siècle durant, le village reste sous la coupe du duc de Bourgogne jusqu'en 1493.
Ce sera le tour des princesses de la Maison d'Autriche jusqu'en 1641.
Enfin, avec le traité des Pyrénées entre Louis XIV et Philippe IV roi d'Espagne du 7 Novembre 1659, Hamelincourt et les 87 villages hameaux ou fermes isolées du baillage de Bapaume reviennent à la France.
Des personnalités
Les Casorti, famille d'artistes...
Originaires de Conegliano dans la région de Venise, trois générations de cette famille d’artistes parcourent l’Europe entière, avant que quelques-uns de leurs membres s’installent en 1853/1854 à Hamelincourt.
La famille réside dans la belle et grande maison qui – sur des anciennes cartes postales – est nommée « Le Pavillon ». Détruite en 1917, cette maison était située à l’entrée du village sur la gauche en venant de la route Bapaume-Arras où se trouve aujourd’hui un bosquet.
La fratrie de la troisième génération se retrouve avec ses enfants, en été à Hamelincourt, chez Alexandre Casorti et repart pour l’hiver à Dresde, à Brême, à Oldenburg, pour occuper leurs postes de maître et professeur de danse, de professeur de musique, de professeur d’étiquette et maintien.
Alexandre Casorti (1796-1882) : acrobate, équilibriste, musicien, danseur. Un roman lui a été consacré par Fanny Lewald : Villa Riunione, Contes d’un ancien maitre de danse. Il est aussi immortalisé dansant sur une gravure mainte fois reprise à partir de 1827 avec ses deux sœurs Victoire (1797/1798-1856) et Thérèse (1802-1879).
Auguste Casorti (1812-1908) : artiste accompli, il a été acrobate, équilibriste, musicien, compositeur et danseur. Il étudie le violon ainsi que l’harmonie et la composition, respectivement chez Lambert-Joseph Meerts et François-Joseph Fétis au Conservatoire Royal de Musique à Bruxelles. Il est professeur adjoint de violon dans ce même conservatoire de 1840 à 1845 avant de devenir professeur de danse à Brême de 1845 jusqu’à la fin de ce siècle. Parallèlement il joue parfois dans l’orchestre de Brême et compose une soixante dizaine d’œuvres musicales de très grande virtuosité. Il était un des hauts personnages de la vie culturelle et sociale : à Brême en hiver et à Hamelincourt en été.
Alexandre Casorti (1830-1867), neveu des deux précédents, et fils de leur frère Joseph qui occupait le poste de maître de danse à la cour de Dresde et d’Elisa née Spelterini, était également un violoniste virtuose et compositeur. Il a été formé aussi au Conservatoire Royal de Musique à Bruxelles de 1846 à 1850, par Hubert Léonard au violon et par Charles-Auguste de Bériot ainsi que par François-Joseph Fétis à la composition. Il semble avoir écrit une trentaine de pièces de musique. Il est probablement venu à Hamelincourt rendre visite à ses oncles, tantes et cousines.
Sa cousine, Joséphine Casorti (1849-1914) – la dernière de la famille Casorti résidante au « Pavillon » – était franciscaine tertiaire. Pieuse et charitable, elle est restée dans le souvenir collectif des ainés d’Hamelincourt.
Onze membres de la famille (3e et 4e génération) reposent au cimetière communal :
- Victoire Casorti (* 1797/1798 à Hambourg, † 10/04/1856 à Hamelincourt)
- Paul Casorti (* 13/03/1818 à Valenciennes, † 25/03/1874 à Hamelincourt)
- Thérèse Casorti (* 1802 Odense, aujourd’hui au Danemark, † 29/03/1879 à Hamelincourt)
- Alexandre Casorti, l’aîné de la fratrie (* 1796 à Pesth, aujourd’hui Budapest en Hongrie, † 29/01/1882 à Hamelincourt)
- Etienne Casorti (* 04/01/1805 à Courtrai, † 20/03/1887 à Hamelincourt)
- Pierre Casorti (* 18/10/1808 à Montauban, † 21/03/1888 à Hamelincourt)
- Caroline Casorti (* 08/05/1810 à Valence, † 02/02/1889 à Hamelincourt)
- Jean Casorti (* 18/10/1808 à Montauban, † 21/05/1894 à Hamelincourt) frère jumeau de Pierre
- Cécile Cauet, épouse d’Etienne Casorti (* 13/10/1821 à Trefcon dans l’Aisne, † 17/04/1904 à Hamelincourt)
- Auguste Casorti (* 17/04/1812 à Saint-Dizier, † 07/01/1908 à Hamelincourt)
- Joséphine Casorti (* 14/09/1849 à Saint-Quentin, † 21/03/1914), fille de Cécile et Etienne Casorti.
Bertin Vasse , l'agronome
Bertin Vasse naquit à Hamelincourt d'une famille de fermiers dans laquelle il puisa de bonne heure le goût et la pratique des choses agricoles, objet de prédilection de toute sa vie. Après l'école Normale Supérieure, il enseigna les mathématiques au lycée de Nîmes.
Mais toujours intéressé par la chimie et les sciences naturelles, il revint au lycée de Douai où ses dons de communication le firent valoir.
Devenu secrétaire des comices agricoles, il entre dans la Société d'Agriculture Sciences et Arts de Douai.
Dans les 10 volumes du bulletin de la société, il introduit les « sels gris » qui seront l'amendement des lendemains.
A travers les incontestables succès de ses expériences il développe le soin et la protection des plantes pour une agriculture de meilleure qualité et sa mécanisation.
Conseiller, organisateur d'enseignement agricole dans les villages par ses ouvrages, il inspire les grands agriculteurs de la région, démontre et vulgarise de nouvelles méthodes de progrès agricole et de mise en valeur des sols..
Chevalier de la Légion d'Honneur, Maire de Douai, Bertin Vasse reste une personnalité gratifiée au Panthéon Douaisien.